SAVOIR VETERINAIRE |
La médecine vétérinaire existait depuis la domestication, de nombreux
documents en attestent et cela depuis l'Antiquité grecque. Au début du XVIII ème
siècle, elle est encore peu développée. Ce sont les maréchaux-ferrants et les
empiristes qui la pratiquent, les succès sont peu nombreux. Elle va prendre un
essor considérable et devenir "la vétérinaire" qui s'intéressera à toutes les
espèces animales.
La nécessité de structurer l'enseignement vétérinaire se fait sentir dans toute
l'Europe. La France réunira les conditions nécessaires. La première école
vétérinaire au monde verra le jour en France en 1762.
CREATION DES ECOLES VETERINAIRES :
Un certain nombre d'éléments sont présents en même temps et permettent la création de la première école vétérinaire.
Le contexte économique : L'agriculture tient une place importante dans
l'économie et les cheptels sont décimés par des épizooties : peste, gale,
charbon ... Les empiristes se servent de méthodes "originales", extravagantes.
Le seul moyen dont ils disposent pour arrêter la propagation des
épizooties est l'abattage des animaux contaminés.
Les guerres de Louis XIV ont fait périr de nombreux chevaux et ont contribué à
la diffusion des épizooties.
Le contexte social : Peu à peu les paysans prennent conscience que la connaissance des animaux et des moyens de les soigner sont plus efficaces que le recours aux empiristes et grâce à l'attrait grandissant pour les curiosités de la Nature une nouvelle perception de l'animal voit le jour.
Le contexte culturel : C'est l'époque des "philosophes" qui
s'intéressent à la Nature. Les "physiocrates" pour qui la Nature est la seule
source d'enrichissement et les "encyclopédistes" qui prônent les mérites de la
connaissance. Le Roi leur est favorable.
A ces deux courants philosophiques s'ajoutent au début du XVIII ème siècle, les
nombreux travaux effectués sur la médecine vétérinaire, qui essaie de rattraper
son retard, ce sont par exemple les
ouvrages de Soleysel.
L'ensemble de ces conditions allait créer un milieu favorable, la réalisation de ce projet sera l'oeuvre de Bourgelat.
Bourgelat
: Il est proche des Encyclopédistes pour lesquels il écrit plusieurs
articles. Après avoir fait des études de Droit, il prend rapidement conscience
que tout cela n'est pas fait pour lui et s'engage dans sa passion pour le
cheval. Il s'installe à Lyon. Parallèlement à sa profession d'Ecuyer à
l'Académie Royale d'équitation, où il enseigne l'art équestre à la noblesse de
la ville, il étudie l'anatomie auprès des grands chirurgiens lyonnais et
rédige plusieurs ouvrages concernant le cheval. Il se lie d'amitié avec Bertin,
Intendant devenu Contrôleur Général des Finances, et bénéficie de son appui pour
obtenir du Roi, Louis XV, l'autorisation de créer à Lyon une école pour le
traitement des bestiaux qui sera signée le 4 Août 1761. Le Roi prévoit
immédiatement de mentionner les chiens. C'est donc ces deux personnalités
Bourgelat et Bertin qui vont s'allier pour établir un véritable enseignement
vétérinaire. Bertin appuie les nombreuses requêtes de Bourgelat toujours à la
recherche de subventions. Par un arrêté du 1er Juin 1764, le Roi exprime sa
volonté de développer l'enseignement vétérinaire puisqu'il nomme Bourgelat
"Directeur et Inspecteur de l'Ecole Royale Vétérinaire de Lyon et de toutes les
Ecoles Vétérinaires établies ou à s'établir dans le royaume".
C'est en 1765 que Bertin, devenu ministre, décide la création d'une deuxième
école près de Paris, à Maisons-Alfort. Elle ouvre en 1766, Bourgelat engage
d'anciens élèves de l'école de Lyon, lui-même s'installe à Paris. Il prend ses
meilleurs élèves qui deviennent professeurs et appliquent ses directives.
L'ECOLE DE LYON :
La première école ouvre à Lyon en 1762. Les locaux se situent à l'emplacement
d'une ancienne auberge, sur les bords de la Saône. Au début seuls quelques
élèves sont présents, ils seront rapidement de plus en plus nombreux.
Les futurs vétérinaires doivent observer les dissections, ils suivent des
cours de Botanique, apprennent à ferrer les chevaux et récitent les leçons
écrites par Bourgelat, leçons qui doivent être apprises avant les cours afin que
ceux-ci ne servent qu'à approfondir les connaissances des étudiants.
L'enseignement est essentiellement axé sur les équins et Bourgelat se fait
réprimander par Bertin qui lui rappelle que le désir du Roi est de s'intéresser
à toutes les espèces animales y compris les chiens. Les cours devront être revus
en ce sens.
Très exigent sur les qualités morales de ses élèves, Bourgelat leur demande de savoir lire et écrire, de présenter un certificat de bonne moralité et d'être âgé entre 16 et 30 ans. Les campagnes ont besoin de nombreux praticiens, en choisissant de préférence des enfants d'agriculteurs ou de maréchaux-ferrants, il espère que ces derniers retourneront dans les provinces. Les entrées se font tout au long de l'année et les études durent 3 ans.
Le succès grandissant des écoles vétérinaires est en partie dû à la renommée qu'acquièrent les élèves envoyés dans les provinces pour remédier aux épizooties. Les locaux deviennent rapidement exigus et à la fin du XVIII ème siècle, l'école déménagera pour s'installer sur l'emplacement qu'elle occupera jusqu'à la fin du XX ème siècle.
L'ECOLE D'ALFORT :
Enfin, en 1766, une nouvelle école ouvre aux environs de Paris, elle est transférée très rapidement à Maisons-Alfort. Le site de 3000 ha permet d'avoir de l'espace. On aménage un grand jardin botanique où les étudiants peuvent découvrir une grande quantité de plantes fourragères et médicinales.
Le régime est l'internat. Les élèves sont logés sans le moindre confort. La vie quotidienne est rythmée par les sonneries de la cloche qui marquent le lever à 6h l'hiver et 5h l'été, deux repas sont servis par jour. Les cours se terminent à 18h avec coucher à 22h. Les sorties sont interdites. La messe est obligatoire. Cette discipline va peu changer pendant le XIX ème siècle et même le début du XX ème. Ce n'est qu'en 1936 qu'est construite une cité qui remplace l'ancien bâtiment où logeait les élèves.
Les conditions d'admission sont les mêmes pour toutes les écoles, elles varieront avec le temps. En 1813 un arrêté Impérial précise que les candidats doivent lire et écrire correctement. En même temps, il crée deux catégories de professionnels, les maréchaux - vétérinaires et les médecins vétérinaires qui doivent faire une année supplémentaire. Seule l'école d'Alfort est autorisée à donner cette formation. En 1826, le diplôme de vétérinaire est attribué à tous les élèves. En 1890, le baccalauréat est exigé. L'Ecole d'Alfort devient alors la plus grande école, sa renommée ne se démentira pas.
En 1864, la suppression de l'épreuve de la forge pour l'admission dans l'école amène des élèves de milieux différents entraînant un immense essor de la Médecine Vétérinaire. Les chiens y occupent une place grandissante.
L'ECOLE DE TOULOUSE :
En 1828 une nouvelle école ouvre à Toulouse. Réclamée depuis longtemps elle
s'installe dans un local provisoire pour déménager en 1834. Située à proximité
de la ville afin de promouvoir celle-ci, elle bénéficie d'un grand espace. Un
chenil est prévu immédiatement. Cette école va impliquer des modifications à la
ville. Un pont sera construit, pour améliorer la perspective le trajet des rues
sera modifié. Contrairement aux autres écoles les élèves sont bien logés,
l'enseignement est le même.
La gare étant édifiée à côté de l'école et la circulation augmentant au cours du XIX ème siècle,
il fallut envisager la construction d'une
nouvelle école, plusieurs lieux furent étudiés. Elle déménagera en 1964 sur le site actuel.
L'ECOLE DE NANTES :
Une quatrième école ouvrira en 1979 à Nantes. Les bâtiments modernes s'étalent sur un vaste site à proximité de la ville.
Les Ecoles Vétérinaires nous montrent que le chien a toujours été présent et rend compte de l'attention pour nos fidèles compagnons. Aujourd'hui tournées vers l'avenir, elles restent fidèles à Bourgelat sachant allier théorie et pratique.
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